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2 août 2009 7 02 /08 /août /2009 11:11

Aujourd'hui, sujet encore polémique pour ce billet du dimanche. Et comme les dimanches précédent, sur fond de pensée personnelle, j'essayerai de relayer ce que d'autres pensent, ce qui se dit, dans le but évident de faire réagir, réfléchir, ... bref, de réveiller un peu la populace pour qu'elle se sorte les doigts (comme dirait l'autre !).

Les médias ont toujours eu besoin d'un climat mauvais pour "vendre". Crises économiques, chasses aux sorcières, catastrophes naturelles, ... Tout est bon pour faire croire que le voisin est moins bien loti que nous. Et quand on est le voisin ? Bah ya bien un autre voisin dans le reportage dont la situation sera pire et moins enviable.
Alors ? Réelle la crise ? Réelle la baisse de moral ? La baisse de pouvoir d'achat ?

En fait, si l'on essaye de prendre un peu de recul, on peut se poser la question. Et plus que la crise, c'est la fracture sociale qui est là, et qui fait mal. Ainsi, bien que des problèmes graves nous agitent, il y a aussi une psychose qui plonge "la majorité" dans une psychose inutile et plus néfaste que sa source !

Les délocalisations sont un fait, les faillites et les plans sociaux aussi, force est de le constater. Malheureusement, la crise est entretenue par les médias et les politiques car c'est bien connu, en temps de crise, le peuple ferme sa gueule, ne fait plus la fine bouche, et est bien content de ce qu'on lui offre.

Sarkozy et les banques ...
C'est ainsi que Sarkozy s'est positionné en grand sauveur des banques lorsqu'il a annoncé que l'état allait renflouer ces dernières. Au bord de la faillite les banques françaises ? Que nenni !
Faisons ensemble un rapide calcul basé sur des règles simples d'économie monétaire et bancaire.
Lorsqu'un banque garde 1€ de fonds propres, elle peut octroyer 12€ de crédits à ses clients (ce ratio trouve sa source dans la norme Bâle II qui impose 8% de fonds propres, soit 1/12). Pour mieux comprendre il faut avoir en tête la notion abstraite et difficilement compréhensible de création monétaire, qui permet à la banque de prêter, par un jeu d'écritures, à ses clients, de l'argent qui n'existe pas, et ainsi participer à la croissance en créant de nouvelles richesses.
Ainsi, donc, la banque à qui notre président dictateur prête "gracieusement" (on va revenir sur ce côté gracieux) des fonds permet de maintenir voire relancer la machine économique. Le marché étant le suivant : moi, président de la république, j'utilise l'argent des impôts pour venir augmenter vos fonds propres, mais en échanges, je veux et j'exige une ouverture large des vannes de crédit, aux particuliers comme aux entreprises, afin de maintenir la consommation et d'éviter ou de limiter la récession.
Par contre, cet argent, je vous le prête à un taux de 8% d'intérêts annuels fixes, le capital étant remboursable à échéance non convenue. (Ce taux de prêt, qui coute aux banques qui se refinançaient entre elles avant à environ 4% n'a par contre pas été très ébruité par notre presse sous contrôle dictatorial ... euh, pardon, présidentiel !).
Faisons désormais un rapide calcul.
Lorsqu'une banque se voir prêter 1 milliards d'euros, elle en prête alors 12 à ses clients. L'emprunt servant à consommer, les dépenses produisent, en comptant une moyenne assez basse de 8% de TVA,  960 millions de recettes fiscales. Ajoutons à cela les 8% d'intérêts que les banques doivent verser pour ce prêt, soit 960 millions supplémentaires, et on voit que dès que le prêt est accordé, il permet rien que la première année de réaliser un bénéfice net de 920 millions d'euros (je retire le milliard prêté).
Mais encore plus fort, c'est que les années suivantes, car un emprunt n'est pas remboursé instantanément et les banques ne pourront donc pas rendre le prêt dans l'année, cela continue de rapporter 960 millions d'euros par ans sur les intérêts perçus par l'état. Mieux, les dépenses des uns entrainent les dépenses des autres ! Ainsi, une banque prête à une grosse entreprise de BTP qui va acheter du matériel, soumis à la TVA. Lors des ventes des biens construits, des taxes vont venir s'ajouter. De plus, les salaires versés aux ouvriers vont être dépensés pour faire vivre d'autres entreprises dans le même cas, et ainsi de suite.
Bref, en prêtant 1 milliard, l'état s'assure une poule aux œufs d'or pour la décennie à venir, au bas mot, et se positionne en plus comme le grand sauveur face aux méchants banquiers.

Preuve en est que l'inculture de la masse populaire adossée à des médias vendus et sous contrôle est la meilleure arme anti crise ? Il n'y a qu'un pas que je n'hésite pas à franchir !




Alors je ne nie pas que la crise boursière a fait vaciller l'économie mondiale, que la destruction monétaire sur les marchés boursiers a été désastreuse, ou encore que les subprimes ont eu des répercussions incroyables, je dis juste que ce n'est pas aussi dramatique qu'on nous le dit, et que l'état y trouve bien son compte, et doublement. En effet, en plus du petit calcul ci-dessus, la crise lui offre une justification pour nous en mettre plein le cul, au point que j'en ai de plus en plus de mal à m'assoir : déficit record, chiffres du chômage en dessous de tout, déremboursements de médicaments, franchises médicales, allongement du temps de travail, créations de contrats précaires, ... Tout est bon, au nom de la crise, pour précariser les situations et enfoncer ceux qui étaient déjà les plus démunis. En effet, l'employé bien placé et qualifié, qui arrivait à mettre 500€ ou plus de côté chaque mois, s'en fout royalement de devoir payer 1€ de plus chez le médecin tous les 36 du mois ou ses 3 boites de médoc' lorsqu'il a un rhume. Par contre, l'ouvrier "de base" (sans connotation péjorative de ma part), "smicard", qui ne met pas un sous de côté parce qu'il a déjà du mal à remplir l'assiette des gosses et le réservoir de la voiture bidécennale (ça se dit ? ^_^) en fin de mois pour aller travailler, lui, il sent cruellement la différence.
C'est ainsi que je vois passer des clients qui étaient déjà au fond, avec des gamins aux dents noires non soignées, des lunettes qui ne sont plus adaptées, ou un rhume chronique trop couteux à faire soigner ! Inadmissible dans un pays comme la France !

Malheureusement, il y a aussi ceux qui profitent de la situation, et c'est ce qui m'amène à la deuxième partie initiée par mon titre : l'assistanat !

Alors de quoi je peux bien parler ? D'un double problème : ceux qui abusent et ... ... ... ... ceux qui abusent ... Je m'explique.
Il y a tout d'abord ceux qui profitent de la crise pour faire passer des plans sociaux alors que leur entreprise fait des profits plus que honorables,  au nom de la rémunération des actionnaires nécessitant des profits toujours plus importants pour une meilleur rendement de l'action achetée. C'est une chose intolérable, et l'état qui sait se faire interventionniste quand il le faut, devrait peut être se sortir les doigts pour faire quelque chose au lieu de nous pondre une hadopi à la con, une société individualiste et où le côté social se perd chaque jour un peu plus.

Mais en face, il y a aussi les profiteurs, ceux qui utilisent notre système, à la base magnifique, au détriment des gens honnêtes et de ceux qui en auraient réellement besoin.
En effet, le système à la française est un exemple même de société du tout, d'entre-aide, de fraternité, de soutien, ... Bref, on sait que dans notre pays, dans certaines limites, mais tout de même, on a des moyens de survivre. J'ai bien dit survivre, pas vivre. Mais ça permet de manger et c'est déjà pas donné à tout le monde sur cette bonne veille planète bleue : chômage, APL, RMI, salaire minimum, allocations familiales, prime de rentrée scolaire, prime pour l'emploi, CMU, ... Bref, ce n'est pas parfait, et tout le monde ne portera pas du Gucci en mangeant des Panzani avec un Smartphone à la main et une grosse chaine en or, mais c'est mieux que rien, et ça fait une énorme différence avec des pays comme les états unis où les salaires moyens sont 2 ou 3 fois plus important, mais où le moindre pépin de santé peut ruiner une vie de part son coût, et où les études supérieures sont réservées à l'élite (financière ou physico-intellectuelle, la première payant, la seconde utilisant ses prédispositions pour obtenir des bourses d'études sur des critères ultra subjectifs et changeants).
Le problème ? C'est que certains se complaisent dans un assistanat. Ainsi, quand j’entends des clients venir à mon guichet et me demander "Je voudrais savoir si mon virement de salaire est arrivé", que je réponds "non, désolé, je ne vois rien" et qu'ils me disent "je n'ai pas encore touché les 856€ de CAF ??", ça me tue !!! !!! !!! Ces gens là considèrent vraiment la CAF et leurs allocations comme leur SALAIRE ! De même, j'ai eu trop souvent des amis étudiants qui disaient "putin, j'ai plus une tune, et je ne trouve pas de travail !". Moi : "Bah si tu veux, je connais une super boite d'intérim qui a du taf à revendre, le seul truc c'est qu'il faudra faire des kilomètre et accepter des taf de merde genre récurer des poubelles ou du travail de nuit qui te décale un peu". Et l'on me répondait "moi récurer des poubelles ? Jamais !" ou encore "ha nan, je veux bien travailler, mais pas à plus de 15 mn de mon domicile" ........................................... Je suis désolé, mais dans ces cas là, c'est qu'on ne veut pas vraiment travailler, et qu'on n'a pas encore assez faim le soir avec l'estomac vide !
J'ai aussi souvent entendu en intérim "je travail juste le temps de toucher le chômage, et après je m'arrête". Bref, le système est beau pour la plupart, mais il y a un nombre, plus important que ce que je croyais, de personnes qui se complaisent dans la médiocrité et profitent du système pour se couler douce pendant que d'autres s'échinent dans des usines où font 4h de transport par jour pour mériter leur salaire !

Et ça, bah moi, ça me rend de plus en plus aigri quand je me regarde avec le recule et que je m'entends, j'en arrive parfois à me surprendre, mais en y réfléchissant, n'est-ce pas simplement la réalité qui me rattrape et modifie mon ancien regard utopique du monde ?

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commentaires

S
Bravo pour le billet d'humeur, ça fait toujours du bien quand ça sort ! Pour la première partie, pour le calcul du milliard, etc. Je veux bien vous croire, mais que faudrait-il en conclure ? Qu'il n'y a pas de crise, que ce n'est pas grave ? Oui, les médias se goinfrent comme des malpropres (ils font pareil avec certains faits divers ou la grippe A (à ce propos, j'étais sûr qu'un enfant finirait par décéder de cette grippe et ferait la une de tous les journaux, mais c'est encore pire que ce que je pensais, car il était déjà à moitié mort avant de contracter le virus - manifestement, ça ne les décourage pas !) mais s'ils nous disaient que la crise est derrière nous, que tout va bien, alors que les liquidations judiciaires et les plans sociaux se succèdent, ce serait de la désinformation.Pour la seconde partie, c'est vrai que certains allocataires - et pas seulement les RMIstes - considèrent leurs allocations comme un salaire. Ou alors ils disent "je n'ai pas touché ma Caf". En même temps, comment leur en vouloir, ils vivent avec ? Quant à ceux qui s'installent dans l'assistanat, c'est l'effet pervers de la redistribution. Il y en a qui seront malades 4 fois par ans pendant une semaine, en plus de leurs congés et de leurs RTT, tous les ans. D'autres vont refuser du boulot pour éviter une diminution de leur aide au logement. Oui, c'est vrai. Le calcul des allocations est si compliqué que lorsqu'on reprend du travail, tout cumulé, on gagne moins bien sa vie avec le salaire (dans certains cas, pas dans tous, heureusement !) Le RSA a pour objectif d'éviter cette absurdité... et de pousser au derrière ceux qui justement se laissent aller. On verra si ça marche...Allez bonne fin d'après-midi !
Répondre
T
<br /> Bonjour.<br /> Effectivement, nous tombons d'accord, les médias abusent de leur position. Pour la crise, le calcul et les banques, je ne dis pas que "ce n'est pas grave" ou que "la crise était derrière nous",<br /> mais simplement que si l'état à distribué des milliards aux banques, ce n'est pas parce que les banques françaises étaient à l'origine de la crise et moins encore parce qu'elles étaient en<br /> difficulté, c'était pour relancer la machine économique globale tout en renflouant les caisses de l'état, chose possible seulement par l'intermédiation bancaire ;)<br /> <br /> Pour les alocataitres qui abusent, nous sommes d'accord, le système de calcul incite fortement à se laisser convaincre par de tels travers... Espérons effectivement que le RSA instaure une nouvelle<br /> équité, pour que le travail retrouve un intérêt. Mais seul l'avenir pourra nous dire si cette mesure a eu ou non du bon.<br /> Bonne journée :D <br /> <br /> <br />